Ça se passe chez moi

Le phénomène Talibé : désespoir de pauvreté ou spécificité culturelle ?

 

© 2008 Thomas Lekfeldt Des enfants talibés du Sénégal.
© 2008 Thomas Lekfeldt
Des enfants talibés du Sénégal.

Les talibés sont des élèves qui apprennent le Coran – en principe.

Dès l’âge de trois ans ces enfants  sont placés chez un marabout pour suivre une éducation coranique. L’enfant est supposé devenir plus instruit, éduqué et détiendra des valeurs qui l’aidera face à un avenir incertain. Majoritairement présent au Sénégal et au Mali, ils sont censés suivre une éducation coranique et non pas devenir des esclaves. Allons à l’envers du décor. Leur famille souvent très pauvre ne savent sans doute pas (du moins je l’espère)  la souffrance que leurs enfants endurent.

Faute de moyens, ces familles ne peuvent indemniser les marabouts de la « présumé » éducation qu’ils devront enseigner à leurs enfants. C’est pourquoi, les marabouts fixent chaque jour une somme que l’enfant devra impérativement trouver qui plus est en mendiant de maison en maison, dans les rues, les carrefours. Sanction cruciale pour celui qui n’obtient pas cette somme : maltraitance et torture. D’autant plus, qu’aucun répit ne leur ait accordé malgré leur jeune âge! Ils doivent également errer pour pouvoir se nourrir. La mendicité, est synonyme de  leur quotidien. Or, le paradoxe est tel que  la mendicité est un péché dans l’islam mais permis uniquement qu’ à trois types d’individus. Pourquoi envoyer des petits élèves mendier alors que c’est contraire à la religion enseignée ? Cela doit sans doute s’agir d’ une pratique culturelle imprégnée et acceptée  par la population. Au Sénégal l’influence des marabouts sur la population est telle qu’il est difficile d’y remédier. Les petites pièces que les passants leur donnent ne peuvent malheureusement pas les épanouir.